histoire de la sophrologie

 

 

Des années 1960 à nos jours

Le mot Sophrologie est créé en 1960 par un jeune neuropsychiatre espagnol d’origine colombienne, Alfonso Caycedo. Refusant certains traitements psychiatriques comme le coma insulinique ou les électrochocs - qui, selon lui, altèrent la conscience – il souhaite une autre approche de la maladie mentale.

Il s’intéresse tout d’abord à l’hypnose, au training autogène de Schultz (1844-1970) et à la relaxation progressive de Jacobson. Au début des années 1960, la sophrologie est donc composée de quelques techniques issues de ces 3 méthodes notamment les sophronisations.

Une des raisons pour lesquelles on a souvent associé la sophrologie à l’hypnose, c’est que Caycedo a voulu tout d’abord remplacer le mot hypnose par celui de sophrologie. On peut, bien sûr, faire un rapprochement entre ces 2 méthodes puisque les deux proposent une modification du niveau de conscience habituel afin d’accéder au niveau sophro-liminal caractérisé par une prédominance des ondes alpha. Il existe pourtant de nombreuses différences entre les deux méthodes. Voici les deux plus importantes :

- L’hypnotiseur est extérieur à la séance, il garde les yeux ouverts alors que le sophrologue vit la séance avec son groupe ou son client et, de fait, conserve les yeux fermés.

- L’hypnotiseur est souvent autoritaire dans son discours, il impose sans expliquer la structure de sa séance. Le sophrologue propose, demande l’accord de la personne et le ton de sa voix est le plus naturel possible.

Mais Caycedo s’intéresse également à la phénoménologie. En 1962, il rencontre le psychiatre suisse Binswanger (1881-1966) spécialiste de cette philosophie. Celui-ci lui conseille de se rendre en Inde afin d’étudier le yoga.

En 1965, Caycedo part en Orient pour un voyage qui durera 2 ans. Il séjournera à l’ashram de Pondichéry où vécut Sri Aurobindo. Il apprendra le yoga dynamique du sud de l’Inde dont il s’inspirera pour créer la relaxation dynamique du 1er degré. Il rencontrera également le bouddhisme dans le nord de l’Inde (le Tummo) et finira son voyage au Japon afin de s’initier à l’enseignement Zen.

De retour en Espagne, il met au point les relaxations dynamiques du 1er, du 2ème et du 3ème degré. Chacune d’elles s’inspire d’un des 3 grands courants orientaux. Nous sommes à la fin des années 1960.

En 1977, il décide d’ouvrir la profession de sophrologue aux personnes n’ayant pas de formation médicale ou paramédicale. Ce sont les premiers pas de la sophrologie sociale.

La sophrologie se développe de plus en plus en France, en Belgique et en Suisse grâce notamment au médecin-dentiste Raymond Abrezol (1931-2010). Ce dernier se fera connaître en préparant, entre autres, l’équipe suisse de ski (en tout 204 médailles olympiques ou mondiales !).

Personnellement, je rencontre le Dr Yves Davrou en 1982. C’est avec lui que je me forme à la sophrologie. Dans l’intention de créer une bonne alliance, Yves Davrou souhaite que le sophrologue participe pleinement à la séance. L’utilisation du ‘nous’ est donc préférée au ‘vous’. Le sophrologue vit la séance avec ses élèves au lieu de n’être qu’un spectateur extérieur. Yves Davrou co-écrit un livre avec Alfonso Caycedo en 1979 (L’aventure de la sophrologie), ouvrage qui reste le dernier publié par le créateur de la sophrologie.

Le 4ème degré apparaît en 1985. En 1988, Caycedo s’installe à Andorre et, afin de protéger sa méthode, il crée le terme ‘sophrologie caycédienne’ et dépose légalement cette marque.

Au fil des années 1990 puis 2000, Caycedo modifie sa méthode, son inspiration phénoménologique, ajoute 8 degrés aux 4 premiers degrés historiques, structure sa méthode définitivement en 2001, la réactualise en 2005. 
Dans leur pratique professionnelle, les sophrologues n’utilisent que les 4 premiers degrés.

Les principes de la sophrologie

1. Le schéma corporel

La perception des sensations corporelles est au centre de l’enseignement. Les relaxations dynamiques et les sophronisations ont pour intention positive première de nous aider à percevoir puis affiner notre sensorialité. 
Lorsque nous sommes ‘mal dans notre peau’ ou malade, nous avons une perception négative de notre corps. Nous percevons des sensations inconfortables. Celles-ci sont particulièrement nettes dans les états de stress. Un des tout premiers objectifs de l’entraînement sophrologique est donc de ‘réduire’ le négatif et de renforcer le ‘positif’. Grâce à des mouvements simples, des exercices respiratoires ou des phases de relâchement, nous apprenons à nous libérer de ce qui constitue une entrave et à créer des sensations positives.
La sophrologie considère que le corps et l’esprit ne font qu’un. Ainsi, lorsque nous nous sentons bien dans notre corps, nous avons une meilleure perception de nous-même donc une meilleure image de soi. L’impact d’une activation positive sur le corps est étudié en formation.

2. L’action positive

S’il est couramment admis de nos jours la nécessité d’être ‘positif’, cela n’allait pas de soi dans les années 1960. Il y avait bien quelques auteurs et médecins américains à mettre en avant la valeur de l’action positive (Maxwell Maltz par exemple) mais leurs méthodes étaient très mal adaptées à un public européen voire français à cause de leurs bases religieuses.
Être positif ne signifie pas se convaincre que tout va bien et que le monde est parfait, l’actualité nous confirme le contraire tous les jours. Il s’agit plutôt de faire le choix de vivre plus positivement en dynamisant les sensations corporelles, en développant des sentiments positifs et en faisant le choix de pensées plus sereines. Le développement des méthodes cognitives telles que l’EMDR ou la mindfullness (méditation basée sur la pleine conscience) en est la preuve.
La sophrologie affirme que ‘les choses peuvent être autrement’. Dans le cas d’un étudiant angoissé à l’idée de passer un examen, l’entraînement sophrologique va lui permettre de vivre son corps positivement (relâchement, enracinement, respiration…), de développer ses ressources et de projeter celles-ci dans le futur. Les futurisations sophrologiques sont certainement les techniques les plus efficaces et les plus recherchées par celles et ceux qui viennent en séance.

3. La réalité objective

Chaque sophrologue travaille en respectant la conscience des personnes qui viennent à ses entretiens. Il s’abstient de recevoir des clients qui relèvent de la médecine ou de la psychiatrie.
Et il apprend à chacun à se fixer des buts réalistes et réalisables.

4. Le principe d’adaptation

On ne peut proposer la même approche, la même méthode ou les mêmes techniques aux clients ou aux groupes que l’on reçoit. La sophrologie peut être pratiquée par des enfants, des personnes âgées voire handicapées, des personnes actives, en entretien individuel, en groupe, en entreprise... Il est donc nécessaire d’adapter le discours à la personne ou au groupe que l’on a en face de soi. C’est grâce à l’adaptation que chacun pourra recevoir et comprendre la pratique sophrologique, se l’approprier et se développer personnellement. Un enseignement rigide risque fort de rebuter le néophyte. C’est tout l’art du sophrologue que de répondre précisément aux besoins de sa clientèle. Une application standard de la sophrologie ne peut que contrarier la progression de la personne. Certains auront besoin d’approfondir le mécanisme de la respiration ou de s’entraîner plus longuement à la perception de leurs sensations corporelles (lecture du corps). D’autres se verront proposer un travail d’enracinement plus conséquent ou un approfondissement des techniques de relâchement. Dans une demande plus urgente (examen ou entretien dans les jours qui suivent la séance), le sophrologue orientera le travail vers une futurisation ou une sophro-acceptation progressive.
Ce sont l’anamnèse, l’écoute et l’objectif du client (ou du groupe) qui orientent les choix du sophrologue.

La profession de sophrologue

Depuis la fin des années 1960, les formations au métier de sophrologue se sont multipliées. Il existe différents courants. Mais toutes les écoles sérieuses s’appuient sur les 4 grands principes de la sophrologie et les 4 premiers degrés.

A l’heure actuelle, il n’existe pas de diplôme officiel (ou d’état) de sophrologue. Les écoles françaises ne peuvent proposer qu’un certificat ou un diplôme privé. L’actuel gouvernement ne souhaite pas légiférer sur cette profession. S’il le faisait, il serait également obligé de légiférer sur de nombreux métiers : professeur de yoga, relaxologue, enseignant en taï chi… Les méthodes sont nombreuses.
Par contre la profession est désormais reconnue. Même le Pôle Emploi, dans son fichier ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et de l’Emploi, fiche n° K1103) décrit le métier de sophrologue.

Quelles sont les qualités que doit posséder un sophrologue professionnel ?

Comme pour le métier de psychothérapeute, le sophrologue doit être à l’écoute de son interlocuteur. Il développe l’empathie. Il sait demeurer positif et, grâce à son attitude, véhicule sérénité et stabilité.
Un sophrologue transmet un vécu. Celui-ci vient de son entraînement, de sa pratique personnelle. Dans notre école, nous insistons beaucoup sur ce point. C’est pour cette raison que nous proposons des CD audio, un blog à usage illimité (plus de 60 séances). Nous proposons 2 séances pratiques à chaque journée de stage. Nous invitons également les stagiaires à s’entraîner en binôme ou en petit groupe afin d’apprendre à placer sa voix, à trouver le bon rythme et les mots justes. Et ceci tout au long de la formation.
Comme nous l’expliquions plus haut, le discours du sophrologue doit s’adapter à son interlocuteur. Lorsqu’il s’adresse à un professionnel de la santé, il n’emploie pas les mêmes mots que lorsqu’il donne un cours dans une maison de quartier. Même face à un médecin, le sophrologue doit pouvoir présenter clairement sa méthode. Les concepts sophrologiques sont nombreux et parfois abscons pour le néophyte. Un bon sophrologue sait communiquer sur sa profession avec un langage accessible sinon il risque de ne pas réussir à transmettre sa passion pour son métier.
Il doit savoir préciser les différences entre la sophrologie, la relaxation, le yoga et les méthodes qui font appel au relâchement ou à la respiration. En mettant en avant les spécificités de sa méthode, il permet à ses interlocuteurs de se faire une idée très précise des bienfaits que cet entraînement peut apporter.
La plupart des sophrologues s’installent en tant que travailleur indépendant (profession libérale, micro-entreprise, auto-entrepreneur…). Certains sont salariés d’une association, d’un centre socio-culturel d’une maison de quartier, d’un centre thermal ou de thalassothérapie…
 

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